Cinégénie de la bicyclette + Parpaillon

19/05/2024 → 19:00
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Description

19H00 : CONFERENCE

Une échappée de Patrick Leboutte, historien du cinéma et du vélo, précédée d’un court prologue tatiesque.

Cinématographe et premières courses cyclistes sont exactement contemporains : nouveaux moyens de transport. Il ne s’agit pas là d’un hasard, ces deux arts étant régis par la même loi de Joule : tout corps en travail suscite une énergie et celle-ci en retour fait tourner la machine. Tel est le principe du cyclisme, tel est aussi celui du cinéma. Dans les deux cas, il s’agit de mettre du vivant sur du mécanique.

J’ai compris le hors-champ le 13 juillet 1975 quand Eddy Merckx disparut de l’écran de mon téléviseur, le caméraman français ayant décidé de suivre un grimpeur bourguignon qui le distançait alors dans les Alpes. Plus aucune image d’Eddy, plus aucune nouvelle de lui : était-il tombé dans le ravin ? Ce jour-là, 9 millions de Belges s’étaient fait tout un film.

Je ne connais rien de plus rossellinien qu’une retransmission cycliste tant ce qui me touche dans une course est aussi ce qui m’émeut dans un grand film : le parcours, la traversée d’un espace avec ses incidents, le cheminement, la mise à l’épreuve de la réalité, quand entre le début et la fin, tout a bougé.

Voici deux ans, le PDG d’une grande banque déclarait qu’un « cycliste est un désastre pour l’économie », n’achetant ni voiture, ni carburant « Une personne en bonne santé n’est ni utile, ni nécessaire au Marché ». Un peu comme les habitués du Nova. Deux raisons de plus d’aimer et le cinéma et le vélo.

(Patrick Leboutte, professeur à l’Insas, critique itinérant.)

22H00 : FILM

PARPAILLON
Luc Moullet, 1993, FR, DCP, vo st ang, 84’

Chaque année, 200 cyclistes amateurs montent à l’assaut du col de Parpaillon. Il y a là les vrais sportifs et les faux, les rigolos de service et les forçats de l’entraînement, ceux qui font la course juste pour voir et ceux qui la disputent pour être vus comme le député du coin et l’animateur de télévision. Tandis que certains trichent, d’autres tombent amoureux et s’arrêtent en bord de route pour déguster des huîtres ou débattre de l’évolution des marchés financiers. Pour Luc Moullet, lui-même présent dans le peloton, conscient que faire du cinéma revient toujours à mouiller son maillot, cette ascension est d’abord prétexte à satire sociale, comme souvent chez lui. Si son film présente toutes les apparences d’un vrai-faux documentaire, son approche burlesque des corps en mouvement le situe clairement du côté de Jacques Tati dont j’ai toujours pensé qu’il était l’unique héritier. (Patrick Leboutte)

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Entrée gratuite sur réservation